Traduction du Discours du président Obama du 6 novembre 2012
« Merci. Merci. Merci
beaucoup,
Ce soir, plus de 200 ans
après qu’une ancienne colonie ait gagné le droit de déterminer sa propre
destinée, la tâche de perfectionner notre union progresse.
Elle progresse grâce à vous.
Elle progresse parce que vous avez réaffirmé l’esprit qui a triomphé de la
guerre et de la dépression, l’esprit qui a élevé notre pays des profondeurs du
désespoir vers les hauteurs de l’espoir, la croyance qu’en même temps que
chacun de nous poursuit individuellement ses propres rêves, nous sommes une
famille américaine et nous nous élevons et chutons ensemble en tant qu’une
seule nation et un seul peuple.
Ce soir, dans cette élection,
vous, le peuple américain, nous avez rappelé que bien que notre chemin ait été
difficile, nous nous sommes mobilisés, nous nous sommes battus pour regagner du
terrain, et nous savons dans nos cœurs que pour les Etats-Unis d’Amérique le
meilleur reste à venir.
Je veux remercier chaque
Américain qui a participé à cette élection … que vous ayez voté pour la
première fois ou attendu patiemment dans la file.
A propos, nous devons régler
cela. Que vous ayez battu le pavé ou pris le téléphone …
… que vous ayez tenu une
pancarte Obama ou une pancarte Romney, vous avez fait entendre votre voix et
vous avez fait une différence.
Je viens de parler avec le
gouverneur Romney et je l’ai félicité, lui et Paul Ryan pour une campagne
durement menée.
Nous avons peut être bataillé
ferme, mais c’est uniquement parce que nous aimons profondément ce pays et que
son avenir nous tient tellement à coeur.
De George à Lenore à leur
fils Mitt, la famille Romney a choisi de rendre
à l’Amérique ce qu’elle lui a donné, en se mettant au service du public
et c’est cet héritage que nous honorons et acclamons ce soir.
Dans les semaines à venir, je
vais m’asseoir avec le gouverneur Romney pour discuter des sujets sur lesquels
nous pouvons travailler ensemble pour faire progresser ce pays.
J’aimerai remercier mon ami
et partenaire des quatre dernières années, le joyeux guerrier de l’Amérique, le
meilleur vice-président qu’on puisse rêver, Joe Biden.
Et je ne serais pas l’homme
que je suis aujourd’hui sans la femme qui a accepté de m’épouser il y a 20 ans.
Laisse-moi le dire publiquement :
Michelle, je ne t’ai jamais autant aimé. Je n’ai jamais été plus fier de voir
le reste de l’Amérique tomber amoureux de toi, aussi, en tant que première dame
de notre nation.
Sasha et Malia, sous nos yeux
vous grandissez pour devenir deux jeunes femmes fortes, intelligentes, belles,
tout comme votre maman.
Je suis si fier de vous, les
gars. Mais je dirai que pour le moment, cela en fait assez.
A la meilleure équipe de
campagne et de volontaires dans l’histoire politique …
La meilleure. La meilleure de
tous les temps. Certains d’entre vous y participaient pour la première fois et
d’autres ont été à mes côtés depuis le tout début.
Mais vous tous formez une
famille. Peu importe ce que vous faites ou d’où vous venez, vous porterez la
mémoire de l’histoire que nous avons écrite ensemble et durant toute ma vie
vous aurez l’appréciation d’un président reconnaissant. Merci d’y avoir cru
tout au long du parcours, par monts et par vaux.
Vous m’avez soutenu tout du
long et je serai toujours reconnaissant pour tout ce que vous avez fait et pour
toute l’incroyable somme de travail que vous y avez investi.
Je sais que les campagnes
politiques peuvent paraître parfois étriquées, voire stupides. Et cela fournit
un tas d’arguments aux cyniques qui nous disent que la politique n’est rien
qu’une confrontation d’égos ou le terrain d’intérêts particuliers. Mais si vous
avez jamais la chance de parler aux gens qui assistent à vos réunions et qui
s’amassent contre une ligne de séparation dans un gymnase de collège, ou que
vous voyez les gens travailler tard dans un bureau de campagne dans un petit
comté loin de chez eux, vous découvrirez quelque chose d’autre.
Vous entendrez la
détermination dans la voix d’un jeune organisateur de circonscription qui
poursuit ses études et veut faire en sorte que chaque enfant ait les mêmes
opportunités.
Vous entendrez la fierté dans
la voix d’un volontaire qui fait du porte-à-porte parce que son frère a
finalement trouvé du travail lorsque l’usine automobile locale a décidé de
travailler avec une équipe supplémentaire.
Vous entendrez le profond
patriotisme dans la voix d’une épouse de militaire qui travaille tard au
téléphone pour s’assurer que ceux qui combattent pour leur pays trouvent un
travail et un toit quand ils rentreront au pays.
C’est pour cela que nous
travaillons. C’est cela que la politique peut être.
C’est pourquoi les élections
sont importantes. Ce n’est pas étriqué, c’est grand. C’est important. La
démocratie dans une nation de 300 millions peut être bruyante et confuse et
compliquée. Nous avons nos propres opinions. Chacun d’entre nous a des
croyances profondes. Et quand nous traversons des périodes difficiles, lorsque
nous prenons des décisions importantes en tant que pays, cela attise
nécessairement les passions et la controverse.
Cela ne changera pas après ce
soir, et cela ne devrait pas changer. Ces arguments sont un signe de notre
liberté. Nous ne devons jamais oublier que pendant que nous parlons, des gens
appartenant à des nations éloignées risquent leurs vies en ce moment même pour
avoir une chance de discuter des sujets qui comptent pour eux, pour avoir une
chance de voter comme nous l’avons fait aujourd’hui.
Mais malgré toutes nos
différences, la plupart d’entre nous partagent certains espoirs pour le futur
de l’Amérique. Nous voulons que nos enfants grandissent dans une société où ils
ont accès aux meilleures écoles et aux meilleurs professeurs.
Un pays qui se montre à la
hauteur de son héritage de leader global en technologie et découverte et innovation,
avec tous les bons emplois et les nouvelles entreprises qui en découlent.
Nous voulons que nos enfants
vivent dans une Amérique qui n’est pas alourdie par le fardeau de la dette, qui
n’est pas affaiblie par l’inégalité, qui n’est pas menacée par le potentiel
destructeur d’une planète qui se réchauffe.
Nous voulons passer à un pays
qui est en sécurité et respecté et admiré de par le monde, une nation qui est
défendue par l’armée la plus forte et les meilleurs soldats que ce – ce monde
ait jamais connu.
Mais également un pays qui
évolue avec confiance au-delà de cette période de guerre, qui façonne une paix bâtie
sur le principe de la liberté et de la dignité de chaque être humain. Nous
croyons en une Amérique généreuse, en une Amérique compatissante, en une
Amérique tolérante, ouverte aux rêves d’une fille d’immigrants qui étudie dans
nos écoles et s’engage pour notre drapeau.
Au jeune garçon des quartiers
sud de Chicago qui voit une vie au-delà du coin de la rue.
A l’enfant de l’ouvrier de
l’ameublement de Caroline du Nord qui veut devenir médecin ou scientifique,
ingénieur ou entrepreneur, diplomate ou même président – voilà le futur que
nous espérons. Voilà la vision que nous partageons. C’est vers cela que nous
devons aller – vers l’avant.
C’est vers cela que nous
devons aller.
Alors, nous allons avoir des
débats, parfois acharnés, sur la manière d’y arriver. Comme cela a été le cas
au cours de plus des deux derniers siècles, le progrès viendra par à-coups
successifs. Ce n’est pas toujours une ligne droite. Ce n’est pas toujours un
chemin aisé.
En lui-même, le fait de
reconnaître que nous avons des espoirs et des rêves communs ne mettra pas fin à
tout blocage ou ne résoudra pas tous nos problèmes ou ne nous dispensera pas du
pénible travail de bâtir des consensus et de réaliser les difficiles compromis
nécessaires au progrès de ce pays. Mais ce lien commun est notre point de
départ.
Notre économie se redresse.
Une décennie de guerre s’achève. Une longue campagne vient de se terminer.
Et que j’aie obtenu votre
voix ou non, je vous ai écouté, j’ai appris à votre contact, et vous avez fait
de moi un meilleur président. Et avec vos histoires et vos luttes, je retourne
à la Maison Blanche plus déterminé et plus inspiré que jamais en vue du travail
à effectuer et du futur qui nous attend.
Ce soir vous avez voté en
faveur de l’action, pas pour une politique habituelle.
Vous nous avez élu pour que
nous nous concentrions sur vos emplois, pas les nôtres. Et dans les semaines et
les mois à venir, je vais m’atteler à réunir et travailler avec les leaders des
deux partis pour faire face aux défis que nous ne pouvons relever qu’ensemble.
Réduire notre déficit. Réformer notre code des impôts. Revoir notre système
d’immigration. Nous libérer du pétrole étranger. Nous avons plus de travail à
accomplir.
Mais cela ne signifie pas que
votre travail est terminé. Le rôle de citoyen dans notre démocratie ne se
limite pas à votre vote. Le propos de l’Amérique n’a jamais été ce qu’elle peut
faire pour nous. Le propos est ce que nous pouvons accomplir ensemble par le
travail dur et frustrant, mais nécessaire, de contribution personnelle au
gouvernement. C’est le principe sur lequel nous avons été fondés.
Ce pays est plus puissant
qu’aucune autre nation, mais ce n’est pas ce qui fait notre richesse. Nous
avons l’armée la plus puissante de l’histoire, mais ce n’est pas ce qui nous
rend fort. Notre université, notre culture font l’envie du monde, mais ce n’est
pas ce qui continue à attirer le monde sur nos rivages.
Ce qui rend l’Amérique
exceptionnelle ce sont les liens qui unissent la nation la plus diverse sur
Terre.
La croyance en une destinée
partagée ; que ce pays ne fonctionne que si nous acceptons certaines
obligations les uns envers les autres et envers les générations futures. La
liberté pour laquelle tant d’américains ont combattu et sont morts apporte des
responsabilités aussi bien que des droits.
Et parmi celles-ci figurent
l’amour et la charité et le devoir et le patriotisme. C’est ce qui rend
l’Amérique grande.
Je suis plein d’espoir ce
soir parce que j’ai vu l’esprit à l’œuvre en Amérique. Je l’ai vu dans
l’entreprise familiale dont les propriétaires préféreraient réduire leur propre
rémunération plutôt que de mettre des voisins au chômage, et dans les ouvriers
qui préféreraient réduire leurs heures de travail plutôt que de voir un ami
perdre son boulot.
Je l’ai vu dans les soldats
qui se rengagent après avoir perdu un membre et dans ces SEALS qui se sont lancés
à l’assaut dans les escaliers dans l’obscurité et le danger parce qu’ils
savaient qu’ils avaient un camarade qui couvrait leurs arrières.
Je l’ai vu sur les rives du
New Jersey et de New York, où les leaders de chaque parti à chaque échelon du
gouvernement ont mis de côté leurs différences pour aider une communauté à la
reconstruction après les dévastations occasionnées par une terrible tempête.
Et j’ai vu juste l’autre
jour, à Mentor, Ohio, quand un père a raconté l’histoire de sa fille de 8 ans,
dont la longue lutte contre la leucémie aurait coûté à sa famille presque tout
ce qu’elle possédait si la réforme de l’assurance maladie n’avait pas passé
juste quelques mois avant que la compagnie d’assurance ne cesse de payer le traitement.
J’ai eu l’occasion non
seulement de parler au père, mais également de rencontrer son incroyable fille.
Et quand il parlait à la foule écoutant l’histoire de ce père, chaque parent
dans la salle avait les larmes aux yeux, parce que nous savions que cette
petite fille aurait pu être la nôtre.
Et je sais que chaque
américain veut un avenir tout aussi radieux. C’est ce que nous sommes. Voilà le
pays que je suis si fier de diriger en tant que votre président.
Et ce soir, malgré toutes les
difficultés que nous avons traversé, malgré toutes les frustrations de
Washington, je n’ai jamais eu autant d’espoir concernant notre futur.
Je n’ai jamais eu autant
d’espoir pour l’Amérique. Et je vous demande de soutenir cet espoir. Je ne
parle pas d’optimisme béat, le genre d’espoir qui ne fait qu’ignorer l’énormité
des tâches à venir ou les obstacles qui se dressent sur notre route. Je ne
parle pas d’un idéalisme de façade qui nous autorise à nous asseoir sur le côté
ou nous défiler devant le combat.
J’ai toujours pensé que
l’espoir était cette chose obstinée en nous qui insiste, malgré toute
l’évidence du contraire, que quelque chose de mieux nous attend aussi longtemps
que nous avons le courage de continuer à chercher, continuer à travailler,
continuer à nous battre.
Amérique, je crois que nous
pouvons bâtir sur les progrès que nous avons accomplis et continuer à nous
battre pour de nouveaux emplois et de nouvelles opportunités et une nouvelle
sécurité pour la classe moyenne. Je crois que nous pouvons tenir la promesse de
nos fondateurs, l’idée que si vous voulez travailler dur, peu importe qui vous
êtes ou d’où vous venez ou à quoi vous ressemblez ou bien où vous aimez. Peu
importe que vous soyez noir ou blanc ou hispanique ou asiatique ou amérindien
ou jeune ou vieux ou riche ou pauvre, valide, invalide, homo ou hétéro, vous
pouvez réussir ici en Amérique si vous avez la volonté d’essayer.
Je crois que nous pouvons
appréhender cet avenir ensemble car nous ne sommes pas aussi divisés que notre
politique veut le faire croire. Nous ne sommes pas aussi cyniques que les
spécialistes le pensent. Nous sommes plus grands que la somme de nos ambitions
individuelles, et nous représentons plus qu’une collection d’états rouges et
d’états bleus. Nous sommes et serons toujours les Etats-Unis d’Amérique.
Et ensemble avec votre aide
et la grâce de Dieu nous poursuivrons notre progression et rappellerons au
monde pourquoi nous vivons dans la plus grande nation sur Terre.
Merci, l’Amérique. Dieu vous
bénisse. Dieu bénisse ces Etats-Unis. »
Transcription : Inconnue à ce jour
Traduction : Patrick
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